Toute personne âgée de moins de 18 ans.

Les enfants sont vulnérables par nature, car ils n’ont pas fini de grandir aussi bien sur le plan physique que psychique. Ils sont dans une situation de dépendance vis-à-vis des adultes qui ont pour obligation de leur fournir tous les soins, l’éducation, l’attention et l’affection dont ils ont besoin pour bien grandir.

La maltraitance peut toucher tous les milieux sociaux, les milieux de vie, d’éducation, de socialisation des plus précaires aux plus aisés. Les non-dits, les secrets et les violences peuvent exister dans toutes les familles quelle que soit leur lieu d’habitation ou situation économique.

Un enfant a plus de risques de se faire maltraiter par un membre de sa famille que par une personne extérieure et dans la grande majorité des situations, l’enfant connaît la personne qui le maltraite.

 

Les parents sont censés assurer la protection de leurs enfants et il peut paraître inconcevable pour certains qu’ils soient maltraitants ou violents envers leurs enfants. 

Devenir parent ne va pas de soi, c’est un processus vécu différemment par chacun en fonction de son âge, de son histoire et de son entourage.

Élever un enfant signifie faire de la place aux besoins d’un autre être dont l’épanouissement dépend de soi, alors que jusqu’ici la personne répondait surtout à ses propres besoins. Certains parents vont être débordés par cette exigence car ils sont trop fragiles ou traversent des situations trop difficiles pour s’en occuper. Ils peuvent alors devenir violents car les attentes de l’enfant leur sont insupportables.

Dans d’autres cas, l’enfant sera mis par l’adulte à une place qui n’est pas la sienne et devra combler des dysfonctionnements familiaux. Une grande partie des parents ignorent l’impact de la violence sur les enfants et ne voient que telle ou telle situation est une situation de maltraitance.

Vous êtes parents, vous vous posez des questions sur la relation avec votre enfant ou sur son comportement, votre enfant a des fréquentations non souhaitées ou des comportements à risques (usage tabac, alcool, drogue, sexualité précoce, violence, fugue, etc), vous êtes inquiets et vous vous sentez débordé, démunis face à une telle situation, Vous ne savez pas à qui parler ni comment en parler ; alors appelez le 116 ou contacter un service social proche de chez vous. Vous recevrez :

  • Une écoute avec empathie, pour vous permettre d’exprimer vos inquiétudes
  • Un soutient dans l’appréhension de vos difficultés pour vous aider à trouver les solutions les plus adaptées
  • Une orientation vers les structures adaptées, vers les professionnels de la santé et/ou de la petite enfance ou de l’enfance en danger.

Un guide destiné aux parents est également disponible sur ce site. Il vise à aider les parents dans leur mission de d’éducation et de protection de leurs enfants.

   

Un enfant maltraité a plus de risques plus tard de devenir à son tour un parent maltraitant. Mais ce qui est le plus fréquent, c’est que l’enfant maltraité, une fois adulte, peut adopter des comportements autodestructeurs, l’adulte répète sur lui-même les violences qu’il a subies. 

Heureusement, la plupart du temps, l’enfant trouve dans son environnement des personnes qui l’aident à construire et qui participent à son épanouissement. Il s’appuie sur ces éléments protecteurs autour de lui pour créer ses propres repères.

Il est préconisé une prise en charge thérapeutique précoce pour ne pas laisser au hasard des rencontres, la reconstruction de l’enfant maltraité et ainsi lui éviter des souffrances inutiles dans sa vie future, conséquences de la maltraitance.

Il est possible de dépasser la maltraitance vécue et de ne plus en souffrir avec une prise en charge adéquate.

La reconstruction n’efface pas la mémoire mais permet de ne plus souffrir dans sa vie actuelle des conséquences de la maltraitance. Le temps nécessaire au changement varie en fonction de l’âge et de la situation de la personne. 

Lorsqu’on est victime de maltraitance, que les faits soient récents ou anciens ou lorsqu’on est un proche et que l’on vient d’apprendre la révélation d’une maltraitance au sein de sa famille, de l’école ou d’une institution quelconque, le besoin de dire et d’être entendu, dans ses questionnements et ses émotions, est grand.

Le fait d’en parler, avec notamment un psychologue permet, dans un premier temps, de comprendre votre situation, de vous soutenir et de vous apporter une aide dans la compréhension de ce que vous vivez. Il permet d’exprimer des angoisses et des souffrances psychiques consécutives à une situation de maltraitance. Ainsi, en fonction de votre demande et de l’analyse de votre situation et de vos besoins, une prise en charge adaptée à votre problématique vous sera proposée. Cela peut aussi parfois amener à vous faire prendre conscience de l’importance de porter plainte et la nécessité d’un accompagnement juridique. D’où l’importance de ces prises en charge en cas de traumatisme lié à des situations de maltraitance qui sur la durée permettent la reconstruction psychique.

La psychothérapie aide à mieux vivre sa vie. La confiance en soi est restaurée et le quotidien peut de nouveau être vécu sans souffrance. Avec l’aide d’un psychologue, l’enfant trouve des moyens pour gérer ses émotions même si elles le submergent

Le travail de psychothérapie ne porte pas uniquement sur les maltraitances mais sur la personne dans sa globalité. Il est d’ailleurs possible de se reconstruire sans avoir à évoquer dans les détails les maltraitances subies. En effet, ce qui va être évoqué et transformé ce sont les impacts de la maltraitance sur le quotidien et le vécu actuel. Il est aussi fondamental que l’enfant puisse trouver un lieu de confiance où il se sente le plus possible en sécurité, ce qui permettra, dans un premier temps, d’apaiser ses angoisses. 

Le signalement peut être fait par écrit ou par téléphone (116, le numéro dédié) avec la possibilité de rester anonyme, et n’engage à rien juridiquement.

Pourquoi appeler le 116 ?

Si vous ne vous sentez pas capable d’agir mais êtes persuadé qu’un enfant est victime de violences ou maltraitance, contactez le 116, un numéro gratuit, accessible 24h/24 et 7j/7. Pour permettre aux services du département d’agir auprès d’un enfant en danger, des éléments permettant l’identification du jeune doivent être donnés.

Quand Doit-on appeler le 116 ?

Si vous êtes victime ou si vous avez connaissance d’une situation de maltraitance d’un enfant, vous devez : appeler le 116

Il existe dans la loi sénégalaise une obligation d’assistance à personne en danger. Un enfant maltraité est un enfant en danger. Également quiconque a connaissance d’une infraction pénale commise sur le sol sénégalais doit impérativement le signaler aux autorités

Un professionnel de santé, comme n’importe quel professionnel ou citoyen a l’obligation de porter assistance à une personne en danger (article 48-49 du code pénal). Le médecin pense souvent qu’il peut se retrancher derrière l’obligation générale de ne pas violer le secret médical ; l’obligation est celle de protéger l’enfant et nul n’y échappe (article 363 du code pénal). En revanche, tout professionnel y compris de santé qui aurait dû signaler un cas de maltraitance, mais ne l’a pas fait, est exposé à de lourdes peines pour non-assistance à personne en danger ou pour non-dénonciation de crimes.

Oui, toute violence exercée sur un enfant est sanctionnée par la loi sénégalaise.  Plus encore, le fait même que la victime de violence soit un enfant constitue pour l’auteur une circonstance aggravante et lui fait encourir une peine encore plus sévère que si sa victime était un adulte.

Vous pouvez tout d’abord prendre contact avec les services de l’AEMO ou du CDPE. Vous pouvez également obtenir des renseignements auprès d’autres professionnels :

  • L’association des Juristes Sénégalaises : 800 80 58 05 numéro vert gratuit
  • la Boutique de Droit ou la Maison de la Justice la plus proche de chez vous, (800 80 58 05 numéro vert gratuit)
  • le Tribunal d’instance ou de Grande Instance,
  • le 116, ligne nationale gratuite de protection des enfants

Plus d’information voir sur le site https://violence-nafijog.sn/

Vous avez peut-être droit à l’aide juridictionnelle. Elle est le plus souvent soumise à condition de ressources. Il s’agit de la prise en charge des frais de justice et d’avocat par l’Etat, partiellement ou totalement. Mais cela n’est toujours pas effectif. Dans ces cas, il faut recourir aux défenseurs des droits de l’homme et de l’enfant en particulier comme l’AEMO, l’association des juristes sénégalaises, la Boutique de Droit ou la Maison de la Justice la plus proche de chez vous (800 80 58 05 numéro vert gratuit).

En tant que victime de violence, il est recommandé de porter plainte contre son agresseur, afin de voir prononcer une peine contre l’auteur de l’agression, obtenir réparation. Cela permet aussi d’éviter que l’auteur puisse agresser quelqu’un d’autre à l’avenir. Pour cela il faut atteindre la majorité civile qui est de 18 ans ou sinon c’est au tuteur légal de le faire.

Qu’est-ce qu’une plainte ? la plainte est une dénonciation en justice de la violation d’un droit de la victime en vue d’obtenir réparation du préjudice ou dommage subit ou de se faire réhabiliter.

Qui peut porter plainte ? toute personne ayant un droit à défendre ; les parents ou tuteurs d’un enfant ou d’une personne atteinte de démence.

Quand faut-il déposer plainte ? il faut porter plainte le plus rapidement possible. Lorsqu’un certain délai s’est écoulé depuis la commission des faits, il y’a prescription. En vertu des articles 721 à 725 du Code de Procédure Pénale, ce délai est de 20 ans pour les crimes, de 5 ans pour les délits et de 2 ans pour les contraventions.

A qui doit-on adresser la plainte ? on peut adresser la plainte :

  • au commissariat de police le plus proche ;
  • à la bridage de gendarmerie la plus proche ;
  • au procureur de la république ou au délégué du procureur du tribunal d’instance (départemental) du lieu ou du domicile de l’auteur de la violence ;
  • au juge pour enfant et/ou juge d’instruction.

Comment formuler la plainte ? la plainte peut revêtir 2 formes :

  • orale, et dans ce cas un procès-verbal sera dressé par la police ou la gendarmerie et transmis au procureur de la république ou son délégué ;
  • écrite pour être adressée au commissariat de police, à la bridage de gendarmerie, au procureur de la république ou à son délégué du tribunal d’instance (départemental).

Comment présenter une plainte ? il faut mentionner :

  • les noms, prénoms, et adresse de celui qui porte plainte ;
  • les faits ;
  • la date et le lieu de la violence ou maltraitance ;
  • les noms et adresse des témoins, s’il y a en ;
  • les certificats médicaux, si vous avez été blessé ou abusé sexuellement ;
  • si vous ne connaissez pas l’auteur, vous pouvez porter plainte contre « X ».

Doit-on payer de l’argent pour porter plainte ? NON, vous ne devez rien verser sauf si la plainte est déposée au niveau du doyen des juges d’instruction pour une constitution de partie civile. Cette somme d’argent est versée pour les frais de procédure.

Doit-on nécessairement avoir un avocat ? NON, mais s’il(elle) en a les moyens, la victime comme l’auteur peuvent se faire assister par un avocat.

Que va-t-il se passer après de dépôt de la plainte ? le Procureur de la république peut soit :

  • décider de poursuivre l’auteur des faits devant le tribunal après l’enquête de police ou de gendarmerie ou confier l’affaire à un juge d’instruction pour l’ouverture d’un information judiciaire.
  • Classer l’affaire sans suite, s’il estime que les faits ne constituent pas une infraction pénale.
  • Si l’auteur est un mineur, il peut classer l’affaire sans suite après de simples réprimandes car, en principe un enfant ne doit pas être emprisonné. Il doit être confié à ses parents ou mis sous tutelle.

Peut-on retirer sa plainte ? OUI, la victime peut pardonner à celui qui lui a causé un préjudice ou maltraité en retirant sa plainte. Dans la plupart des cas, le retrait de la plainte n’arrête pas la procédure pénale lorsqu’il y a trouble à l’ordre publique (viol, menace de mort, intégrité physique…). L’auteur peut être condamné à une peine ferme de prison ou à payer une amende.