La Maltraitance des enfants

La maltraitance des enfants est un phénomène répandu dans toutes les sociétés. Complexe et le plus souvent invisible, elle est difficile à combattre. Au Sénégal, au moins 17.000 filles âgées de 15-17 ans ont déclaré récemment avoir été victime de violences sexuelles1. Dans la région de Dakar, ce sont environ 300.000 enfants de moins de 15 ans qui sont victimes de violences physiques sévères dans la sphère familiale. Perpétrée le plus souvent dans l’entourage de l’enfant, mais aussi dans les services et institutions ou encore dans l’espace public, elle touche les filles comme les garçons, ainsi que les enfants de tous âge – depuis les nourrissons qui ne parlent pas encore, jusqu’aux adolescents. La maltraitance se traduit par différentes formes de violence physique, violence psychologique ou violence sexuelle.

Les conséquences de la maltraitance

La maltraitance a des conséquences dommageables pour l’enfant au niveau de sa santé, de son psychisme et de son intégration sociale. Au-delà des traumatismes physiques possibles, elle impacte de manière dramatique sur le développement neurologique, cognitif et affectif de l’enfant dans le long terme. Dans les cas extrêmes, elle peut entrainer la mort. Les traumatismes sont aujourd’hui la deuxième cause de mortalité infantile au Sénégal, tout juste après la malnutrition. Il s’agit notamment des dommages physiques et psychologiques causés soit par une violence soit par un accident.

La maltraitance est favorisée par :

la méconnaissance par les parents et les communautés y compris les enfants, des conséquences de ces violations sur la vie et le développement de l’enfant ;

  • une faible détection des cas ;
  • les perceptions, croyances, et attentes sociales autour de la façon d’éduquer et de préparer l’enfant à la vie adulte, les châtiments corporels.

L'engagement du gouvernement

Le Gouvernement du Sénégal s’est engagé, dans sa Stratégie Nationale de Protection de l’enfant (2013) et plus récemment encore dans le Plan d’Action Prioritaire 2 (PAP 2) du Plan Sénégal Emergent, à mieux prévenir et répondre à toutes les formes d’abus, violence et exploitation des enfants.  Un investissement important est en particulier nécessaire pour promouvoir un changement de normes sociales et de comportements, davantage informer et mobiliser -jeunes, familles, communautés, acteurs locaux- afin de prévenir et mettre fin aux comportements abusifs ou dangereux à l’égard des enfants.

Les axes clés de changement social

  1. Comprendre et reconnaitre les formes de violences (physique, psychologique, sexuelle).
  2. Reconnaître l’impact de la violence sur les enfants, et sur le plan social et économique.
  3. Promouvoir les formes de discipline non violente en milieu scolaire et familial.
  4. Informer sur les mécanismes la prévention et la réponse à la violence faite aux enfants en milieu scolaire et dans la sphère familiale/communautaire.
  5. Capaciter les enfants à s’auto protéger contre les risques et violences.